Tourisme Marrakech

Marrakech: La concurrence «déloyale» des COS

· Les professionnels tapent dans la fourmilière

· Ils réclament la régularisation de la situation de ces clubs

Sans conteste, Marrakech attire de grands investissements touristiques, notamment hôteliers. 2005, selon le CRI (Centre régional d’investissement), s’est achevée avec 229 projets d’investissement dans ce secteur pour quelque 24 milliards de DH. Projets qui, à moyen terme, portent sur près de 56. 000 lits supplémentaires dans la ville ocre. La capacité litière actuelle est de 35.546 y compris celles des COS (Comités des œuvres sociales) et hôtels non classés. A noter également une montée en puissance des maisons d’hôtes qui réalisent aujourd’hui près 17% de ces chiffres. “Les seize COS de Marrakech représentent une capacité de 2.355 lits, soit l’équivalent d’une ville comme Mèknes, souligne My Cherif Farés, délégué de l’Office du tourisme. “C’est une concurrence déloyale”, dénonce Abdelatif Kabbaj, président du CRT. “Ces établissements sont exonérés de plusieurs impôts et leur capacité ne fait qu’augmenter. Nous ne sommes pas contre, à condition qu’ils soient soumis aux mêmes taxes”. La régularisation de la situation des COS est devenue la première revendication des professionnels de Marrakech. “Comme nous avons pu régulariser celle des maisons d’hôtes en classant plus de 300 d’entre elles, nous devons nous attaquer à cet autre type d’hébergement”, affirme ce professionnel. A l’origine, les COS ont été créés par les oeuvres sociales des institutions comme l’ONE (Office national de l’électricité), la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale) ou encore le ministère de la Justice. Ils sont dédiés uniquement aux fonctionnaires et cadres de ces organismes. “Cependant, et depuis plusieurs années, ils sont ouverts à d’autres touristes et parfois même à des étrangers. Souvent, ce sont des locations effectuées par des intermédiaires”. Il faut dire que la formule marche. Des bungalows à deux chambres à moins de 500 DH/ nuitée. C’est ce que recherche le touriste, notamment le national. Or, à Marrakech, l’offre est plus concentrée dans les hôtels 4 étoiles ou encore les 5 étoiles. Les premiers sont souvent liés par des contrats à des tour-opérateurs. De plus, les prix restent chers pour une famille nombreuse. “C’est pour cela que nous voulons réguler les futurs investissements. Il ne s’agit pas de freiner mais de réorienter l’offre”, explique Kabbaj.
Ainsi, les professionnels de la ville comptent faire appel à un cabinet d’études pour évaluer notamment le marché interne qui, rappelons-le, est au deuxième rang des arrivées touristiques dans la ville. Kabbaj ajoute: “Inutile d’investir par exemple dans les 5 étoiles si la demande ne suit pas”. Actuellement, l’offre litière à Marrakech dépasse les 35.000 lits, dont 28.000 classés. En dehors des 2.355 lits des COS, il reste plusieurs hôtels dans la médina, soit près de 2.000 lits qui ne sont pas “étoilés”.

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Les restaurateurs aussi…

Le classement des restaurants est aussi en suspens à Marrakech. L’offre s’agrandit et aucune instance n’arrive à dénombrer le nombre d’ouvertures, parfois illégales. Des maisons d’hôtes se mettent à la restauration sans aucune autorisation.
Un autre phénomène prend de l’ampleur: celui de l’hébergement et la restauration chez l’habitant. Ce sont des dépassements déjà dénoncés par les professionnels et les restaurateurs. La wilaya qui préside les commissions des classements y est très attentive. De nouveaux critères, y compris pour les prix, sont en cours de préparation. “Il y aura encore plusieurs nouvelles ouvertures, mais aussi de nombreuses fermetures. Le marché est libre et finira par s’autorégulariser. Seules la qualité et la patience permettront aux plus sérieux de se maintenir”, conclut Brahim Rmili, président de l’association des restaurateurs.
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Source: L'Economiste
B. B.