Un des voeux des opérateurs du tourisme de la région de Tanger-Tétouan vient d’être exaucé. Avec le partenariat signé entre le Conseil régional du tourisme de la région et l’Office national du tourisme, la régionalisation du budget de promotion est devenue une réalité.Selon les termes de cet accord, l’ONMT participe à hauteur de 45% dans le cadre du budget de promotion de la région qui a été fixé à 6,6 millions de DH. Le complément sera à la charge du CRT. Ce budget servira à assurer la promotion de la région sur les trois marchés prioritaires, Espagne, France et Royaume-Uni.
Dans une première étape, Tanger et Tétouan bénéficieront d’une stratégie de promotion dite de niche. Il s’agira de focaliser sur des voyagistes spécialisés. Déjà, selon Abbas Azzouzi, directeur de l’Office, des voyagistes anglais ont décidé de programmer la destination pour l’année 2006.
«Cette manière de procéder est dictée par la faible capacité hôtelière réelle de Tanger», explique Azzouzi. En effet, la ville ne dispose que de près de 7.000 lits, dont seuls 4.000 sont commercialisables à une échelle internationale. Dès que la capacité hôtelière atteindra une certaine masse critique, il sera alors possible de passer à la vitesse supérieure en matière de promotion, a promis le directeur de l’Office.
Le budget de promotion sera axé essentiellement sur les actions de promotion de presse et des éductours. L’objectif est de positionner la ville de Tanger ainsi que son arrière-pays.
Tétouan n’est pas en reste. Une étude actuellement en cours permettra de fixer les priorités. «Il s’agira de mettre en place au cours des deux prochaines années au moins 5.000 lits supplémentaires sur la côte tétouanaise», affirme encore Azzouzi.
Ce qui devrait permettre de développer une image de destination balnéaire et disposer d’une masse critique afin de pouvoir se positionner sur le marché. D’autre part, afin d’aider le secteur de la location, très actif en été à Tétouan et sa côte, un projet de loi sur la taxation de cette activité est en préparation auprès du ministère du Tourisme. Il permettra d’alléger la taxation et d’aider à l’encouragement de ce secteur.
Malgré tout, il reste pas mal de problèmes dont le plus important est celui des dessertes aériennes. «Tanger dispose de peu de connexions aériennes directes avec l’Europe et les transits via Casablanca ne sont pas pratiques», note Mohamed El Hitmi, président du CRT de Tanger-Tétouan. Selon cet agent de voyages, la plupart des vols européens à destination de Casablanca arrivent dans l’après-midi. Et pour une connexion avec Tanger, il faut attendre le vol de 23h00, ce qui est de nature à décourager pas mal de visiteurs. Et pour avoir des connexions, il faut un minimum de visiteurs, d’où un cycle infernal à casser, de l’avis des professionnels du secteur.
La RAM s’intéresse aux hôtels de la région
La filiale tourisme de la RAM, la Sotoram, s’est engagée à reprendre les unités hôtelières Asma à Chaouen et Rif à Tanger. Pour ce dernier, un des fleurons de l’hôtellerie locale, un accord a été trouvé, selon Mohamed Hassad, wali de la région. L’accord lie la Sotoram avec les deux propriétaires de la bâtisse. Il s’agira maintenant de la rénover et de la commercialiser. La Sotoram compte aussi prendre en main le palais Tazi (cf. www.leconomiste.com). Ce palais du début du siècle dernier sera transformé en une petite demeure avec une vingtaine de chambres.
La Sotoram est également intéressée par la reprise de l’hôtel Asma de Chaouen.
Publié le 17/10/2005 - Auteur/Source : Ali ABJIOU - L'Economiste